mardi 26 novembre 2013












































































































Nouvelle saison, nouveau chemin, autres émotions. Premier atelier d'Octobre
Thème la marche... 

Le grand poète argentin Juan Gelman, qui a dansé le tango a rappelé  ce que disait Borgès : 
«le tango ! Es una caminata...», afin de stigmatiser les acrobaties contemporaines qui -dit-il- sont  du « tan-can » (faisant un mot valise avec notre cancan national). Una caminata, avec ses variations multiples. 


 Le danseur débutant passe son temps à se dire : "après cette figure, quelle autre figure enchaîner ?" Une figure toujours plus ou moins contrariée par les obstacles dans le bal. 



Mais le danseur novice serait moins mal à l'aise si au lieu de voir son parcours autour du bal comme une série de figures péniblement raccordées les unes aux autres, il le voyait au contraire comme une marche tranquille (ce qui ne veut pas dire molle) agrémentée de quelques variations.
Un prestigieux professeur  "Carlitos Espinoza"  qui  disait avoir été très bien formé par de grands maîtres à Buenos-Aires a commencé son apprentissage en ne faisant que marcher pendant deux ans. 
Erna et Santiago Giachello venus pour un stage chez nous la saison dernière, peuvent construire des cours de marche qui s’adressent à des « niveaux » de danse différents et qui durent l’année entière parce qu’on n’en finit pas de perfectionner le mouvement.

 
Il reste évidemment  une différence entre ne faire que marcher quand on a appris toutes sortes de figures, quand on sait qu’on pourrait les proposer à sa danseuse, et le fait de marcher parce qu’on ne peut rien faire d’autre. Du reste, les professeurs qui multiplient les figures dans leurs cours  se justifient  
en disant que si on ne propose pas aux élèves de nouvelles figures, ils cessent leur apprentissage, ils ont l’impression de ne rien apprendre.  Il est sans doute vrai qu’il faut une motivation particulière de l’élève et le prestige du professeur pour qu’il soit accepté de ne rien pratiquer d’autre pendant des mois...

 La figure est faite de pas comme la marche (pas arrière, pas de côté, pas en avant, pivot pour changer de sens), rien d’autre que des pas qui articulent les mouvements et que la personne qui guide peut indiquer l’un après l’autre.



On pourrait donc renverser la « hiérarchie » et la fonction des pas : les danseurs de bal ne peuvent pas tout le temps marcher par manque de place ou encombrement de la piste ; la figure n’est alors pas un but, ce que l’on cherche à caser dès que l’on en a l’opportunité,  la marche n’étant que le moyen d’aller d’une figure à l’autre ; la figure est le moyen de continuer à marcher quand on n’a pas  de place, le moyen de rester sur place, d’attendre de pouvoir reprendre sa progression. 
Elle est un suspens de la marche qui prépare sa reprise. Elle est le moyen de reprendre la marche après sa variation.   














On s'imprègne avec l'ancrage dans le sol, on dissocie et on marche...



On marche tout en gardant l'espace dans le bal avec les autres !


Rechercher encore...









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire